Il était une fois un magicien très célèbre, nommé Zoltar, qui faisait des tours de magie époustouflants.
Chaque fois qu'il faisait apparaître un lapin de son chapeau, la foule l'acclamait avec enthousiasme. Un jour, un petit garçon curieux, nommé Tommy, s'approcha de Zoltar et lui demanda : "Monsieur le magicien, comment faites-vous pour faire apparaître des lapins comme par magie ?" Zoltar répondit d'un air mystérieux : "Ah, mon jeune ami, c'est un secret bien gardé ! Tous les magiciens dignes de ce nom savent faire apparaître des lapins de leur chapeau. C'est une loi immuable de la magie !" Tommy, impressionné, acquiesça et pensa que Zoltar devait avoir raison. Après tout, tous les gens présents applaudissaient à chaque fois que le magicien faisait son tour. Cela devait donc être une vérité absolue. Mais un jour, Tommy eut l'occasion d'observer de plus près le tour de Zoltar. Il remarqua alors que le magicien cachait en réalité un petit mécanisme dans son chapeau qui faisait apparaître les lapins. Ce n'était pas une loi de la magie, mais simplement un tour de passe-passe !
Tommy comprit alors que Zoltar avait utilisé un sophisme pour le tromper. Il avait fait croire que "tous les magiciens font apparaître des lapins" alors qu'en réalité, c'était juste une astuce de sa part. La foule, éblouie par le spectacle, n'avait pas remarqué la supercherie. Depuis ce jour, Tommy fut plus vigilant face aux discours trompeurs et apprit à toujours remettre en question ce qu'on lui disait, même si cela semblait être une vérité établie.
Distinguer une loi de l'univers d'un caprice individuel
Cette histoire, imaginer pour les enfants, essai d’expliquer le sophisme du tireur d’élite ou encore celui du fermier :
Dans l'hypothèse du tireur, un bon tireur tire sur une cible en créant un trou tous les dix centimètres. Supposons maintenant que la surface de la cible soit habitée par des créatures intelligentes et bidimensionnelles. Leurs scientifiques, après avoir observé l’univers, découvrent une grande loi : « Il existe un trou dans l’univers tous les dix centimètres. » Ils ont confondu le résultat du caprice momentané du tireur d’élite avec une loi inaltérable de l’univers. voir wikipedia
L'hypothèse de l'agriculteur, en revanche, a le goût d'une histoire d'horreur : chaque matin dans un élevage de dindes, l'éleveur vient nourrir les dindes. Un scientifique dinde, après avoir observé cette tendance inchangée pendant près d’un an, fait la découverte suivante : « Chaque matin à onze heures, de la nourriture arrive. » Le matin de Thanksgiving, le scientifique annonce cette loi aux autres dindes. Mais ce matin-là, à onze heures, la nourriture n’arrive pas ; au lieu de cela, le fermier vient tuer tout le troupeau.
D'un point de vue scientifique, il faudrait vérifier ces éléments pour tenter de s’échapper de ce paradigme :
- Vérifier la reproductibilité : Une véritable loi de l'univers doit être reproductible, c'est-à-dire que le même phénomène doit être observé de manière constante dans des conditions similaires.
- Chercher des explications causales : Une loi de l'univers doit pouvoir s'expliquer par des mécanismes causaux, c'est-à-dire qu'il doit y avoir une explication rationnelle et cohérente du phénomène observé.
- Tester les prédictions : Une loi de l'univers doit permettre de faire des prédictions fiables sur l'occurrence d'un phénomène. Si les prédictions ne se vérifient pas, c'est un signe que la "loi" n'en est pas réellement une.
- Examiner la généralité : Une loi de l'univers doit s'appliquer de manière générale, au-delà d'un contexte particulier. Si le phénomène est limité à un cadre spécifique, il s'agit probablement d'un caprice individuel.
Bien que les principes de reproductibilité, de causalité, de prédictibilité et de généralité soient essentiels pour distinguer les lois de l'univers des caprices individuels, il est vrai que de nombreuses publications, y compris celles ayant passé le processus de relecture par les pairs, ne les respectent pas toujours rigoureusement - c'est pourquoi il est crucial d'appliquer la critique de texte, même au contenu scientifique, afin de ne pas se laisser abuser par des conclusions hâtives ou des sophismes dissimulés.
Il est également crucial de prendre en compte les sources de financement et de subvention des publications scientifiques. En effet, les fonds de subvention peuvent influencer de manière significative le contenu et les conclusions des études publiées. Des biais de sélection ou de conflits d'intérêts peuvent apparaître lorsque les chercheurs dépendent de financements provenant d'acteurs ayant des intérêts particuliers. Par exemple, des études financées par l'industrie peuvent être tentées de minimiser les impacts négatifs de certains produits ou technologies. À l'inverse, des travaux subventionnés par des organismes de défense de l'environnement peuvent surestimer les bénéfices environnementaux de solutions alternatives ou surestimer les effets du Co2 sur le réchauffement climatique, permettent de justifier leurs financements.
En examinant cette question avec un esprit critique, on constate que le consensus scientifique est rarement aussi solide qu'on pourrait le penser.
Face a l'histoire : éviter les généralisations hâtives
Face à cette réalité complexe, il est crucial de se montrer prudents dans nos jugements et nos conclusions. En mettant en relation ces sophisme avec l’actualiser, il est important de constater que ni les "complotistes" ni les fact-checkers n'ont raison sur le moment. L'histoire montre que les jugements rapides et les positions tranchées des uns et des autres peuvent se révéler erronés par la suite.
- D'un côté, les "complotistes" ont parfois tendance à tirer des conclusions hâtives, voyant du complot là où il n'y en a pas nécessairement. Ils peuvent s'appuyer sur des corrélations superficielles pour affirmer l'existence de complots, sans prendre en compte la complexité des situations.
- De l'autre, les fact-checkers peuvent aussi faire preuve de précipitation en rejetant systématiquement toute hypothèse qu'ils qualifient trop rapidement de "complotiste", sans laisser le temps à la vérité de se faire jour. Leur volonté de lutter contre la désinformation les pousse parfois à adopter une posture dogmatique.
L'histoire montre que la réalité est souvent plus nuancée. Ce qui était considéré comme une "théorie du complot" peut parfois s'avérer fondé, comme dans le cas de l'origine du Covid-19. À l'inverse, ce qui semblait être une évidence peut se révéler faux, comme le massacre de Katyn pendant la Seconde Guerre mondiale. Seul le temps permet de juger avec recul de la validité des hypothèses, qu'elles viennent des "complotistes" ou des fact-checkers. Il est donc important de rester ouvert d'esprit, de ne pas se précipiter sur des conclusions hâtives et de laisser l'histoire faire son œuvre de vérité, sans tomber dans les pièges du dogmatisme ou du scepticisme systématique, particulièrement dans les temps difficiles, comme en guerre assujetti de toute part par la propagande, ou durant les lockdowns où l'accès à l'information peut être restreint.
Ici, les lanceurs d'alerte, malgré les critiques qui leur sont parfois adressées, se rapprochent davantage d'une posture de remise en question légitime. Leur rôle essentiel dans la dénonciation des dérives du système mérite d'être reconnu et protégé. Les lanceurs d'alerte jouent un rôle crucial dans la transparence et la responsabilité citoyenne, en portant à la connaissance du public des informations importantes sur des menaces ou des préjudices pour l'intérêt général. Bien que leurs démarches puissent parfois manquer de nuance, elles sont guidées par un souci d'intérêt public.
Dès lors, on peut considérer que les "complotistes" sont préférables aux fact-checkers. Les "complotistes" permettent de garder un esprit critique et de soulever des questions légitimes, même si leurs hypothèses ne sont pas toujours étayées. Ils jouent un rôle essentiel de contre-pouvoir, en empêchant que la "vérité" ne soit réduite à une vision unique et officielle. Ils mettent en garde contre toute dérive et contre les "comploteurs" à l'image des lanceurs d'alerte. En revanche, nous observons que les fact-checkers dérivent progressivement vers la censure, sous le prétexte de la sacro-sainte vérité qu'ils s'arrogent le droit de définir, devenant peut a peut une forme de propagande. En se positionnant comme les seuls détenteurs légitimes de la vérité, ils risquent de s'éloigner de leur mission initiale de vérification objective des faits, pour imposer une vision unique et orthodoxe de la réalité. Sachant que la "vérité" peut également évoluer avec la découverte de nouveaux éléments. Leur statut autoproclamé de garants de la vérité peut les amener à étouffer les voix discordantes, au nom d'un combat contre la désinformation qui deviendrait une fin en soi. Il est donc essentiel de rester vigilant, afin de préserver un espace de débat ouvert et pluraliste, où la "vérité" pourra émerger non pas par décret, mais par le confrontation d'hypothèses et d'analyses diverses. Au final, mieux vaut une posture "complotiste" imparfaite mais vigilante, qu'un fact-checking dogmatique qui risquerait d'étouffer le pluralisme des idées au nom d'une prétendue vérité incontestable.